Le Circus Maximus (Circo Massimo)
Le Circus Maximus, Circo Massimo en italien, se situe dans une dépression, la vallée Murcia, entre les collines du Palatin et de l’Aventin. Du plus grand et célèbre hippodrome, il ne reste qu'un immense espace herbeux ayant conservé sa forme caractéristique.
Accès : Du côté Est par le métro à la station Circo Massimo ou par de nombreuses lignes de bus.
Du côté Ouest à l'arrêt de bus Piazza Bocca della Verità. Nous conseillons cette option, car elle permet ainsi de visiter le Forum Boarium et l’église Santa Maria in Cosmedin avant de rejoindre le Circus Maximus.
Horaires : entrée libre de jour comme de nuit.
Tarifs : gratuit
Aujourd’hui rien ou quasi rien ne subsiste de son ancienne splendeur. L’immense espace herbeux, de plus de 600m de long, garde la forme de l’ancien hippodrome. Il est bordé par des talus ayant supporté jadis les gradins et par deux rues à la circulation importante, la via dei Cerchi et la via del Circo Massimo d’où des escaliers permettent de descendre et facilitent ainsi le mouvement des foules assistant à nouveau aux spectacles et évènements qui y sont donnés.
Du côté de la Porta Capena (Est) quelques vestiges datent de l’époque de Trajan mais la tour est tout ce qui reste de la forteresse de la famille noble des Frangipane. A l’ouest, des fouilles ont mis au jour les restes de boutiques et de substructures qui permettaient d’accéder aux gradins. L’accès à ces deux sites peu importants n’est possible que le samedi et le dimanche de 10h à 16h.
La construction, puis les réaménagements et les embellissements du Circus Maximus, c’est-à-dire Le Plus Grand, s’étendent tout au long de l’Antiquité romaine.
Sa construction fut réalisée par Tarquin l’Ancien ( 656 – 578 av.JC –) 5ème roi légendaire de Rome – pour permettre la célébration des jeux romains dont les courses de chevaux et de chars faisaient partie.
Sous la République Romaine ( 510 – 27 av.JC) furent construits les premiers gradins et stalles en bois. Seule la Spina, terre-plein central séparant l’hippodrome en 2 parties égales avec à chaque extrémité les metae (bornes), fut construite en dur et ornée de statues dédiées aux divinités de Rome.
Jules César (100 – 44 av.JC.) fit agrandir le Cirque le portant à 600m de long sur 200m de large avec des gradins et une palissade de protection, toujours en bois, permettant à 100 000 spectateurs d’assister en sécurité à ces courses de char extrêmement dangereuses, ainsi qu’à d’autres spectacles telles des chasses d’animaux sauvages (les venationes).
L’Empereur Auguste (63 av.JC. 14 ap.JC) fit ériger des loges pour la famille impériale et sur la Spina fut érigé un premier obélisque venu d’Egypte (actuellement situé Piazza del Popolo)
Les Empereurs Claude (10 av.JC – 50 ap.JC) et Néron (37 – 68) le reconstruisirent en pierre et marbre, et l’Empereur Trajan (53 – 117) l’agrandit avec 5000 sièges supplémentaires permettant ainsi, d’après les Anciens, à 300 000 spectateurs d’y prendre place.
Constantin Ier (272 – 337) restaura à nouveau le Cirque où se déroulaient 109 jours de jeux par an et Constance II (317 – 361) installa sur la spina un deuxième obélisque, monolithe de granit rose de 33m de haut, qui se trouve actuellement sur la place Saint Jean de Latran.
Les dernières courses eurent lieu en 549 sous le règne du roi ostrogoth Totila avant de servir de carrière pour des constructions durant le Moyen Age et la Renaissance.
En savoir plus sur les courses de chars
Si divers spectacles étaient donnés dans le Circus Maximus, sa forme et ses dimensions le destinèrent dès l’origine aux courses de chars dont les romains, de toutes classes étaient friands, essentiellement de celles à 4 chevaux, les quadriges.
Les factions : Les équipages des écuries portaient la couleur de leur faction – blanc, vert, rouge et bleu. Rapidement les verts, faction du peuple et les bleus, celle de l’aristocratie, devinrent prééminentes. La victoire ou la défaite de l’une de ces parties entraînaient parfois des troubles sérieux et même des émeutes.
Les écuries : elles employaient un important personnel, aussi bien administratif que technique comprenant des comptables, médecins, palefreniers, bourreliers, tailleurs et bien sûr les auriges et les agitatores. Les édiles et les magistrats, tenus à donner des jeux se devaient d’engager et de dépenser des sommes très importantes pour avoir les meilleures écuries.
Les chars : Le char est d’une extrême fragilité car constitué d’une simple caisse en bois ouverte à l’arrière et reposant directement sur l’axe des roues. Si ces chars pouvaient être tirés par 2 chevaux, les biges - 3 chevaux, les triges, les romains préféraient voir les courses de 4 chevaux, les quadriges. Si le nombre de chevaux pouvait être multiplié, allant jusqu’à 10 pour augmenter la vitesse, ils étaient en réalité peu employés, de même que les courses de cavaliers montés.
Le cocher : Si on parle couramment d’aurige pour le conducteur de quadrige, son nom était en réalité l’agitator. Les cochers étaient des esclaves qui pouvaient devenir des vedettes adulées, surtout ceux ayant remporté 1000 victoires, les milliarii. Ils pouvaient être affranchis, et devenir extrêmement riches. Le cocher portait une tunique à la couleur de sa faction et n’était protégé que par un casque et un corselet de cuir. Il enroulait les rênes des chevaux autour de sa taille et en cas de naufrage (accident) il n’avait qu’un couteau pour les couper rapidement et éviter ainsi d’être traîné sur la piste et piétiné.
Déroulement de la course : Les jeux commençaient par un défilé solennel, la pampa. Lorsque le magistrat ayant financé les jeux lâchait depuis la tribune un linge blanc, la mappa, les chars, 3 par faction, donc 12, sortaient des cascceres (stalles) et faisaient 7 tours autour de la spina. A chaque tour, on ôtait de la spina un des œufs en marbre ou un des dauphins en bronze doré qui permettaient de compter le nombre de tours restant à faire. Les chars, voulant tourner au plus près de la spina ou des colonnes marquant le virage, risquaient de s’y écraser, surtout que tous les coups étant permis, les accidents étaient fréquents et très souvent mortels. Le vainqueur recevait une couronne de laurier et une somme d’argent plus ou moins importante selon sa notoriété, mais dont une grande partie revenait au propriétaire de l’écurie. Les romains ne se lassant pas de ce spectacle, plusieurs courses pouvaient se dérouler dans la même journée.