Le pèlerinage à Rome
Historique
Dès le début du christianisme, après la conversion de l’Empereur Constantin, les premiers pèlerins purent se rendre ad limina apostolorum, c’est-à-dire aux tombeaux des Apôtres Pierre et Paul ainsi qu’aux Catacombes, sépultures des premiers martyrs.
En 990, l’Evêque de Canterbury Segerico se rendit à Rome et à son retour décrivit les 80 étapes de son itinéraire qui porte le nom de via Francegina et, partant de l’Angleterre, traverse la France et la Toscane pour arriver à Rome.
Après la perte de la Terre Sainte, empêchant tout pèlerinage à Jérusalem, le Jubilé de 1300 proclamé par Boniface VIII attira à Rome des milliers de pèlerins – appelés romieux – pour obtenir l’Indulgence Plénière octroyée à ceux qui visiteront les tombeaux des Apôtres. Si les premiers guides – les Mirabilia – n’orientaient les pèlerins que vers les lieux de culte, dès le XIIème siècle de nouveaux guides sont écrits à l’intention des pèlerins désireux aussi de voir les vestiges de la grandeur et de la gloire de l’ancienne Rome.
En 1397, après le retour de la Papauté à Rome, Nicolas V et ses successeurs initient de grands travaux faisant d’une bourgade moyenâgeuse la capitale de la Chrétienté. Dorénavant les conditions de l’Indulgence attachée aux Années Saintes, nécessitent les visites aux quatre Basiliques Majeures – Saint Pierre – Saint Paul Hors les Murs – Saint Jean Latran et Sainte Marie Majeure.
En 1540 Saint Philippe Neri inclut pour le Jubilé de 1550 trois basiliques mineures – Sainte Croix de Jérusalem – Saint Sébastien Hors les Murs et Saint Laurent Hors les Murs. Il crée ainsi le Tour des sept Eglises – Il Giro delle Sette Chiese – au chiffre hautement symbolique.
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Les Basiliques Majeures du pèlerinage et leurs reliques
SAINT JEAN DE LATRAN
Cette basilique est le Siège de l’Evêque de Rome, donc du Pape, et aussi la Mère et la Tête de toutes les églises de la Ville et du Monde. Dans son ciborium se trouvent les têtes de Saint Pierre et Paul. La dernière porte à droite est la Porte Sainte. En face se trouve la Scala Santa, ou Escalier Saint, provenant du prétoire de Pilate que les fidèles gravissent à genoux.
SAINT PAUL HORS LES MURS
Le Corps de Saint Paul, miraculeusement épargné lors de l’incendie de 1823 qui détruisit la Basilique, se trouve dans un sarcophage sous le ciborium. Une fenêtre permet de le voir, ainsi qu’un morceau de la chaîne qui attachait Saint Paul à son gardien avant son procès. En 2009 le Pape Benoît XVI confirma que le Corps de l’Apôtre reposait bien dans ce sarcophage. A droite la Porte Sainte date du Jubilé de l’an 2000.
SAINT PIERRE DE ROME
La tombe de l’Apôtre Pierre, reconnue comme telle par Paul VI en 1968, se trouve dans la Nécropole du Vatican sous la Basilique, et des fragments d’os qui sont attribués à Saint Pierre ont été mis dans un reliquaire de bronze. Il est possible, sur réservation, de visiter la Nécropole et la Tombe de Saint Pierre. La porte à droite, qui est la Porte Sainte, fut érigée pour le Jubilé de 1950 dans le style du XVème siècle.
Les Basiliques Mineures du pèlerinage et leurs reliques
SAINTE CROIX DE JERUSALEM
Une première église fut fondée vers 325 dans le Palais de Sainte Hélène, la Mère de l’Empereur Constantin, pour y abriter les Reliques qu’elle ramena de son Pèlerinage en Terre Sainte mais la Basilique actuelle date du XVIIIème siècle. Dans la Chapelle des Reliques sont conservés, visibles derrière une vitre, un fragment du panneau en bois fixé à la Croix du Christ et portant le mot Nazaréen, deux Epines de la Sainte Couronne, un morceau d’un des clous de la Crucifixion, un fragment de la Croix du Bon Larron et quelques petits fragments de la Vraie Croix.
SAINT LAURENT HORS LES MURS
SAINT SEBASTIEN HORS LES MURS
La Basilique se trouve à l’entrée d’une vaste nécropole paléochrétienne. La Chapelle des Reliques conserve des empreintes des pieds attribuées au Christ se rendant à Rome pour y remplacer l’Apôtre Pierre fuyant la persécution de Néron (QUO VADIS DOMINE), une flèche du martyr de Saint Sébastien et un morceau de la Colonne où il fut attaché.
Les jubilés
L’origine des Jubilés se trouve dans l’Ancien Testament où tous les cinquante ans est proclamé le jour des expiations. Ces années-là les dettes sont remises, les esclaves libérés et la terre mise en jachère.
Le premier Jubilé de l’Ere Chrétienne fut proclamé par Boniface VIII en 1300 qui fixa les jubilés suivants à tous les 100 ans. Durant cette année Sainte, sous certaines conditions, une indulgence plénière était octroyée ce qui amena un important afflux de pèlerins.
Clément VII les fixa à tous les cinquante ans et Urbain VI à tous les 33 ans en mémoire de la vie terrestre du Christ. Paul II en 1470 les fixa à 25 ans avec la possibilité de proclamer des Années Saintes particulières. Jusqu’à nos jours 29 Jubilés furent décrétés.
Le Jubilé de l’an 2000, sous Jean-Paul II, fut proclamé pour le passage au troisième millénaire et aurait attiré trente millions de visiteurs ce qui entraîna de grands travaux dans Rome. Le Jubilé de la Miséricorde, proclamé par le Pape François, s’il fut un grand succès médiatique et spirituel, n’attira pas l’afflux de visiteurs craint par les autorités de la ville.
Ouverture et fermeture des Portes Saintes
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